vendredi 31 juillet 2009

...et Cambodge...Arf!



On commence très fort avec, en introduction, ce poème d'un écrivain cambodgien survivant du régime Khmer Rouge:



Et pour ne pas perdre le rythme, Tuol Sleng dit "S-21", la plus célèbre des prisons secrètes de la machine Khmere Rouge.


Je vous rassure, apès ça, ça devient plus rigolo.


Ancienne école construite par les français, S-21 fût le nom donné par les hommes de Pol Pot à la batisse devenue prison dans un Phnum Phen (la capitale) entierement vidé de ses habitants (tous furent contraint à l'éxode et au travail forcé dans les rizières).

L'endroit, et ce qui s'y est passé, n'a vraiment rien à envier à ses grandes soeurs Aushwitz ou Birkenau.

Mieux encore, le régime a accompli l'exploit de décimer près du tiers de sa population (2 000 000 de victimes) et en moins de temps que leur modèle nazis (1975-1979).

17 000 vies auront été oté dans les seuls murs de S-21.



Ci dessus, les tombes des 14 dernières victimes retrouvées en ces lieux.


une salle "d'interrogatoire"



Quand l'endroit servait encore d'école, cette structure en bois était dédié au monter de corde.

Les Khmers Rouges l'ont transformé en accessoire indispensable du parfait interrogateur:

l'interrogé était suspendu par les pieds (les mains liées) puis battu.
Les pots à eaux servaient, quant à eux, à ranimer, le cas échéant, les pendus évanouis voir à les noyer pour de bon.


Des portraits de victimes ornent des murs entiers:

hommes,





femmes,

enfants.




Les fers attachés aux pieds des prisonniers.







Les cellules.
Devant l'étroitesse de celles ci, je ne pouvais pas prendre suffisament de recul pour en cadrer la totalité.

Des boites de munitions vides servaient aux besoins naturels.



Des donneurs de leçons accomplis nous font l'honneur de leur prose profonde.


Et c'est tellement rassurant de savoir que leur dieu, plein de grace et de bonté, veille sur nous, pauvres âmes égarées.






L'un des 7 survivants de la prison peint aujourd hui les scenes qu'il a vécu ici.







Sur cet instrument, les mains étaient attachées au fond du tonneau, que les bourreaux remplissaient ou vidaient d'eau.



Des restes humains decouvert au alentour de Tuol Sleng.



Pour économiser les balles, les condamnés étaient achevés à la pioche ou à la barre de fer.

L'homme ci dessous s'est peut être consideré comme chanceux.






Le gérant de guest house où je logeais à Phnum Penh était francophone.
Et c'est rien de le dire, il n'avait quasiement aucun accent.
Il a vécu longtemps à Paris, pour ses études d'abord, pour fuir la guerre ensuite.

Je l'ai questionné sur le Cambodge en général et sur le régime de Pol Pot en particulier.
A la question de savoir comment il avait pu quitter le pays en cette période trouble (il faut savoir que les intellectuels, et surtout ceux qui parlaient une langue étrangère comme lui, étaient déportés, emprisonnés puis "questionnés") il m'a répondu que, avant tout, il était caporal dans l'armée.

Quand les soldats de Pol Pot, venus "libérer" Phnum Penh, ont entrepris de séparer et déporter la population pour la contraindre au travail forcé, et commencé à abattre sommairement les opposants, il a décidé de fuir au Vietnam voisin, à Saigon.
Une bataille qui fît rage, dans les rues de l'endroit même où nous avions cette discussion, l'a convaincu de deserter.
Grace à ses contacts à l'ambassade de France, il a pu obtenir de faux papier et partir pour Paris.
Selon ses propres dires, il y est resté trop longtemps.

Il n'en est revenu qu'en 1990.

Le procès de l'ancien directeur de la prison de Tuol Sleng, "Douch" le bien nommé, qui se tient actuellement à Phnum Penh, m'a amené a vouloir en savoir plus quant à son sentiment à ce sujet.

-"Pour moi, c'est une vaste mascarade." m'a-t-il répondu.

Etonné, je lui en demande la raison.

-"La raison est simple.La plupart des personnes au pouvoir actuellement n'ont aucune envie de voir leur nom cité dans ce procès."

Je ne suis pas bien sûr de saisir...Comment les "cerveaux" d'une telle tuerie pourraient bien se retrouver aujourd hui à diriger ce même pays qu'ils ont mis tant d'ardeur à genocider?
Et sinon pourquoi et comment l'ONU ou encore le FMI investiraient-ils, entre autres dépenses pour relever le pays, 50 millions de Dollars pour le financement d'un procès fantoche?

Tout simplement parce que ces mêmes dirigeants qui ont élaborés et mis en place ce système de brutalité et d'oppression, qui a supervisé et perpetré son propre génocide, en a évidement profité pour faire main basse sur tous les biens et richesses du pays.
L'ONU et le FMI ne financent et ne subventionnent uniquement que les pays "bons élèves" qui font preuves de démocratie; à savoir une population qui à le choix de voter pour le partie de son choix.
Depuis l'invasion vietnamienne en 1979 et la chute de Phnum Penh, plusieurs parties politiques ont vu le jour.
Le CPP (cambodian people party ou le partie du peuple, on croit réver) dirigé par d'anciens Khmers Rouges repentis, detient aujourd hui les 3/4 des richesses et tirent allégrement les ficelles financières du pays.

Comment lutter?

Je ressentirais presque de la compassion pour ce bougre de Douch, bouc émissaire peu ou pas éduqué à l'époque des faits, superviseur de plus de 17 000 crimes abominables, reconnaissant la plupart des chefs d'accusations qui lui sont reprochés et qui pleure à tous les jours de son procès, formulant régulièrement ses excuses au peuple cambodgien.

-"Mais c'est la même chose partout.Que penser du coup d'état dit démocratique de De Gaulle en 1958 ou encore des anciens partisans de Franco devenu aujourd hui ETA?

Les peuples sont lâches." lance-t-il pour finir.

Je n ai même pas pensé à lui demander son prénom ni lui, le mien.



Ci dessus, le buste de Pol Pot, d'ailleurs diminutif de Politique Potentielle.caucasse n'est ce pas?


Dans les rues de Phnum Penh, ici, le marché central.

Je me ballade le premier jour dans les rues de Phnum Penh, ne connaissant rien de cette ville où je suis arrivé la veille dans la nuit.

Je marche donc tranquillement dans les rues, refusant poliement ou ignorant tout bonnement les innombrables sollicitations des chauffeurs de moto taxi et autres vendeurs de babiolles en tout genre, quand un orage de force 10 me tombe dessus sans prevenir à grand coup de trombe d'eau et de flaques sans fonds comme seule l'Asie du Sud Est en saison des pluies sait le faire.

Je cours à l'aveuglette à la recherche d'un endroit sec et hospitalier, quand j'aperçois un bar, porte ouverte et lumière tamisée mais vide de client, et qui m'a l'air, somme toute, bien sympathique.
Je débarque à l'intérieur, tel un chien mouillé égaré qui vient réclamer sa patée, et je tombe nez à nez avec 5 créatures à moitié dénudées, l'une me presentant le siège où je comprends que je dois m'assoire, 2 autres à chaque bras m'indiquant comment y acceder, l'autre décapsulant déjà ce que je n'avais pas encore eu le temps de commander, et la dernière refermant soigneusement derrière moi la porte du piège dans lequel mon petit doigt me disait que je venais de tomber.

Mais qu'importe, fort de mes expériences passées en la matière, je ne me démonte pas, plisse les yeux sous l'effet de la concentration, m'installe et deguste ce que j'avais de toute façon l'intention de boire.
Commence alors à fuser de toute part la valse des questions habituelles empruntes de cet interêt un brin désabusé et ô combien formaté, sans nul doute relatif à leur condition de vie tant personnelle que professionnelle.

-"What's your name? Where'r you come from? How old are you? For how long are you in Cambodia?" etc......
Puis très vite arrive, implacablement et sans que je ne puisse rien y faire, le vif du sujet:
-"You want a message? You want the small or the big love? How many girl you want?"

Un grand classique decidement...

Devant mes refus répétés et mon obstination à essayer de leur faire comprendre que je ne suis ici que pour attendre que la pluie cesse, les voila qui retourne à leurs occupations d'avant mon arrivée, à savoir laver les verres, envoyer des SMS, retourner trier les oignons fraichement reçus pour le repas du soir ou encore s'appreter devant un miroir en vu de plaire et de, je n'en doute pas, satisfaire un prochain client plus aprobateur que je ne le suis.

C'est alors qu'arrive la situation que j'affectionne tout particulièrement; celle qui devait, figée devant l'eternel et selon toute vraisemblance, suivre le chemin gravée dans la pierre qui lui était destiné mais qui, finalement prend une direction plus incongrue, celle de l'absurde.

La fille qui, machinalement lave ses verres derrière le bar, tends à l'autre maintenant desoeuvré de message numérique à envoyer à de la famille ou des amis trop distants, un jeu de société "puissance 4" pour que nous y jouions ensemble en attendant que cette satanée pluie veuille bien passer.
L'occasion était trop belle!Il n'était pas question que je m'incline devant cette revanche qui m'était offerte comme sur un plateau!
Souvenez vous, l'une des dernière expérience du genre qui m'était arrivée s'était soldée par le vol pur et simple de mon Ipod et de quelques espèces sonnantes et trébuchantes.

Le combat fût acharné et sans merci.
Elle m'a battu à plate couture; j'ai lamentablement perdu 7-0.

Je n'ai pas insisté pour disputer le deuxième set...

Avec le recul, je me dis que j'ai décidement bien fait de décliner le premier combat qu'elle me proposait en arrivant...




Alors ça, c'est trop fort!



C'est une pub pour une espèce de voyage initiatique.
Après le tourisme sexuel, voici le tourisme humanitaire!

Je traduis: "vous donnez VOUS même aux enfants la nourriture que VOUS avez acheté."

Un peu comme les cacahuètes pour les singes du zoo quoi...

Un coiffeur/barbier de rue:





Le monument de l'indépendance:







Davy, le gamin du patron de la guest house.
Il parle un excellent français également.

On s'est fait des parties endiablées de casse brique sur ipod (hé ouais, je l'ai toujours si vous voulez savoir!)


La petite soirée que j'ai passé avec Willy (un camerounais rencontré dans le bus Saigon/Phnum Penh) et ses potes expat'.

Ils bossent tous ici en tant que volontaire internationnal francophone.
Un moment inoubliable...



-Conversion-



-"Alors...sachant que 4000 Rels font 1 USD et que je n'ai plus de fric sur moi, je vais retirer...hm...60 USD, soit 240 000 Rels environ.
Ouais, ça me parait pas mal dans la mesure ou la chambre me coute 6 USD, la bouffe entre 1 et 2,5 USD par repas, les taxis pas plus de 1 USD par trajet...Ouais!C'est parti pour 240 000 Rels."

J'introduis ma carte bleue dans le distributeur...je tape le code...compte courant...ouais...Ha!on y est:

2...4...0...0...0...0...entrer.

Attendez svp

(...)

Votre plafond bancaire ne vous permet pas de retirer cette somme.
Essayez un autre montant.

-"Merde..."

...

-"Bon...2...0...0...0...0...0 alors....entrer.

Attendez svp

(...)

Votre plafond bancaire ne vous permet pas de retirer cette somme.
Essayez un autre montant.

-"MEEEERDE!!!!BORDEEEL!!!Ca y est!La caisse d'épargne qui recommence à m emmerder!!!

...

-"Bon.Alors: 1...0...0...0...0...0....entrer!!"

Attendez svp

Voila!!!l'équivalent de 25 USD!ça fait moins de 20 Euros!ça devrait aller là!!!

(...)

Votre plafond bancaire ne vous permet pas...........

-"HHAAAAAAAAAAA!!!!!!!!!!LES ENFOIREEEES!!J'VAIS LES TUER!!!!!!!

(...)

?


????


-"Attends......me dis pas que......nooon?"

Essayer un autre montant: 6...0... entrer.

VRrrooouummm.....VRrrooouummm.....VRrrooouummm.....(bruit de machine)

Hé ouais...ici les distributeurs automatiques ne délivrent pas la monnaie locale, mais bien les dollars de l'oncle Sam!
Vous croyiez que mon banquier aurait été heureux d'apprendre que j avais retiré environ 200 000 euros à l'autre bout du monde?
Allons, allons!un peu de sérieux!

Merci les plafonds de retrait banquaire!

Mais je dis quand même merde à la caisse d'épargne, juste pour le plaisir!


-ANGKOR-



Angkor, l'ancienne capitale Khmère, construite en 1113, elle aura vécu plus de 500 ans.
le site fait plus de 400 km2, et fut choisi pour sa proximité avec le grand lac Tonlé Sap, mais aussi pour ses collines, sa rivière (Siem Reap) et ses plaines fertiles permettant la culture du riz.
Ci dessous, l'entrée du roi.











L'une des 4 piscines (eau, terre, vent et feu) où l'un des rois de la dynastie avait l'habitude de se baigner.




Angkor Wat (temple) est pourvu d'un impressionnant système hydraulique.
Pour eviter que les eaux de pluie ne détériorent l'édifice, des pierres plus spongieuse composent l'intérieur des murs.L'eau est conduite dans les fondations sableuses pour être redirigée dans la rivière artificielle qui entoure le batiment; servant ainsi à, non seulement irriguer les cultures environnantes, mais aussi à constituer une protection contre les offensives ennemies.
Malin les mecs!






Des voleurs et pilleurs de tout horizons se sont allégrement servis dans le patrimoine Khmère.
Les têtes de Bouddha ayant appartenu à la cité d'Angkor se revendent 25 000 USD au marché noir.
On y apprend aussi qu'un illustre français entrepris, à l'aide de 4 charrettes et des boeufs, de demonter et emporter des bas reliefs de la tour gauche.
A son retour à Siem Reap, la ville voisine, il fut arrété et les 800 kg de pierre remisent à leur place.
Il écopa de 2 ans de prisons dont 1 avec sursis.
Une grande campagne de soutien à Paris, et grace aussi à ses contacts dans les plus hautes sphères gouvernementales françaises, lui permirent de s'en tirer avec 1 an de prison avec sursis.
L'homme en question, André Malraux, fut nommé plus tard ministre de la culture par De Gaulle.
Pour acte de bravoure et service rendu à la nation?



















Dans celui ci fut tourné le film "Tomb Raider" où Angélina Jolie joue le role de Lara Croft.
Ha bon...Vous l'avez vous?Moi, pas.














Ouais je sais, ça ressemble à des jambes avec un cul.
Tout le monde prend le cliché pour ça d'ailleurs.




La terrasse aux éléphants.






Ma petite équipe: le tuk tuk driver et le guide.

A la fin de la journée, le guide m'a demandé si j'étais d'accord pour aller faire semblant de m'interesser dans des magasins où, pour chaque touriste qu'ils emmenent, lui gagne un bon de lotterie et le chauffeur 1 littre d'essence.
Un clin d'oeil de sa part au dehors du magasin signifiait qu'ils avaient empochés la mise et que je pouvais sortir.
On en a fait 4 et empoché le magot à tout les coups!